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 Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }

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Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } Empty
MessageSujet: Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }   Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } EmptyMer 31 Déc - 2:40

    Je poussai un cri de douleur. Ma cheville venait de se prendre sur une racine, et s’était violement tordue. Je balançai une série d’injure bien sentit avant de m’asseoir par terre, extenuée. Tant physiquement que mentalement, j’étais à bout. La fatigue, d’avoir marché ainsi depuis près d’une heure, sans eau. Et puis, nous étions coincés sur cette île déserte, seuls, les adultes avaient mystérieusement disparus. Un bruit, dans mon dos, me força à me retourner. J’avais suivis le fleuve, dont je n’avais pas osé boire l’eau. Mais derrière moi, plus loin, se tenait une cascade. C’était magnifique. Je me levai péniblement, boitant jusqu'à pouvoir voir clairement la source du bruit. C’était la scène la plus belle que mes yeux n’avaient jamais vus. L’eau partait de rochers polis au fils des années, et descendait jusqu’au fleuve. L’eau agitée par sa chute se calmait instantanément arrivée en bas. D’un seul coup, j’oubliai tout et éclatai de rire, devant tant de beauté.

    Je m’assise par terre, les fesses dans la boue et passai mes mains autour des mes jambes, sans cesser de regarder une seule seconde la chute d’eau claire. La soif me brulait la gorge, le soleil tapait sur ma peau pâle, j’étais sale, mes cheveux emmêlés, j’étais seule depuis plus d’une heure – depuis que je m’étais perdue enfaite, ma cheville me faisait souffrir, mon jean était déchiré. Et malgré ça, malgré tout ça, je restai là, assise sans rien dire, heureuse. Je penchai légèrement la tête et tentai de cligner le moins possible des yeux, de peur que cette merveille ne s’efface. Peut-être après tout étais-je sujet à des hallucinations. Un simple mirage dû à la fatigue. Si je n’avais pas eu si mal à la cheville, j’aurais aussi pu considérer l’hypothèse du rêve, mais la douleur était trop présente. C’était forcément la réalité. Je me berçai lentement, au rythme d’une mélodie que je fredonnai, tandis que l’eau ‘écoulait inlassablement, sans même me demander combien de temps je pourrais rester là.

    Quelque chose me gratte le front et, d’un geste mécanique, je passai ma main dessus. Quand je mis ma paume devant mes yeux, j’ouvris grand les paupières. Elle était recouverte de sueur, mêlé à du fond de teint qui avait été appliqué avant le départ pour… ici, donc un jour ou deux avant ça. Je devais être en sale état. Détournant finalement les yeux de la cascade, je m’inspectais. Mon gilet en éponge, posé sur mes épaules, était sale à faire peur. Mon débardeur, qui avait été bleu, ressemblait à présent à un tissu noir-marron. Et mon jean présentait de nombreux trous. La vie ici ne me réussissait pas, alors qu’elle ne faisait que commencer. Parce que, rendons nous à l’évidence, nous ne savions pas quand nous sortirions. J’avais l’impression de me retrouver dans une série, genre Lost. Je me levais et, en boitillant, me rendis jusqu’au fleuve. N’en pouvant plus, je m’allongeais au bord de l’eau et bus de longues gorgées, qui me soulagèrent. Puis, je trempais mon gilet dans l’eau, me le passait sur la figure et le remettait dans l’eau. Quand je le sortis, je l’essorai et allai le placer sur une branche d’un arbre dont j’ignorai le nom, quelques mètres plus loin. Me laissant glisser contre le tronc marron, je m’assis de nouveau et poussai un long soupir. Derrière moi, un bruit me fit sursauter. J’étais plus soulagée qu’apeurée cependant. Je n’étais pas seule, donc pas complètement perdue ! « Eh Oh ! » Je criai à la cantonade, dans l’espoir de me faire entendre par l’émetteur du bruit lointain.
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Amaryllis Brightberry
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Amaryllis Brightberry


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_-_« quand mes yeux se ferment, vu que j’suis pas la fée clochette : il m’arrive de faire des cauchemars. Jacadi m’a dit va chercher ta trottinette et suis moi jusqu’au lavoir… là-bas, tu verras, les fleurs se marrent… »


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MessageSujet: Re: Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }   Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } EmptyMer 31 Déc - 12:50


      « nul ne s’est jamais perdu dans le droit chemin. »

    La jeune fille trainait ses pieds, péniblement… Les genoux écorchés, les chaussures usées, et ses jambes se faisaient plus que lourdes. Amaryllis était mitigée. à la fois : ravie de ne pas avoir à louper les cours et d’atterrir dans un tel lieu (plus paradisiaque tout de même). mais aussi : un peu effrayé par la mort des chauffeurs ainsi que celles des professeurs. De plus, ça ne la rassurait guère de ne pas savoir où elle était. C’était d’ailleurs la raison qui l’avait poussé à partir à l’aventure, bien que quelques uns de ses amis avaient trouvé cette idée trop risquée. Comme si c’était ça qui allait arrêté la demoiselle. Ainsi, elle s’était éloignée des bus, pour rentrer dans la forêt avec un millier de questions se bousculant dans la tête. Comment avaient-ils pu atterrir ici ? Où était-il ? Y avait-il d’autres habitants ?
    Alors que toutes ces interrogations germaient dans son esprit, la brune s’imaginait un tas de scénario. Peut-être que le taux de criminalité avait augmenté au Royaume-Uni, et que pour y remédier : ils avaient prit les mêmes mesures que dans « Battle Royale » en les mettant sur une île d’où ils ne peuvent sortir que si ils tuent tous les autres. Ou bien, peut-être était-ce une nouvelle émission télé-réalité mettant en scène des adolescents perdus sur une île déserte ? Vous l’aurez compris, tout ce qu’elle pouvait s’imaginer était loin d’être probable. elle-même le savait, mais, elle ne trouvait pas d’explications plus raisonnables. Enfin, il faut dire que l’idée d’avoir atterrit au Pays Imaginaire ne lui effleura pas l’esprit. Qui plus est, même cette hypothèse lui semblait loin d’être possible.

    Quoi qu’il en soit, c’est ainsi qu’elle parcourut la forêt. A de nombreuses reprises, elle perdit l’équilibre en se prenant les pieds dans une racine. Se retrouvant affalée sur le sol, elle se relevait assez rapidement mais plus elle tombait, plus se redresser s’avérait dur. Ses mains, égratignées, saignaient légèrement et elle ne cessait de frotter ses mains entre elles ou sur son jean afin d’en enlever la terre et les petits cailloux qui se faufilaient à l’intérieur et la picotaient. Grimaçant à chaque fois qu’elle atterrissait à terre, cela n’arrêta pas Amaryllis qui ne semblait pas avoir apprit la leçon puisqu’elle continuait à avancer sans regarder par terre, sans faire attention où elle marchait.
    Seulement peu à peu, le manque d’eau la fit faiblir. Titubant, ayant la nette impression de tourner en rond, elle se maudit de ne pas avoir prit l’une des bouteilles de coca qu’elle avait emporté pour le voyage et que l’un de ses camarades lui avait conseillé de prendre. Mais, trop sûre d’elle-même, elle avait déclaré ne pas en avoir besoin. et bien en y réfléchissant maintenant, qu’est-ce qu’elle n’aurait pas fait pour une seule goutte… Ainsi, cela usant son mental, elle ne cessait d’injurier à voix basse tout ce qui lui passait par l’esprit. que ce soit l’arbre qui venait de lui faire un croche patte, le bruit de cloche qui la suivait depuis le début ou bien le bruit d’eau qui courait autour d’elle. A ce moment précis, elle était persuadée que ce n’était que son imagination qui lui faisait entendre ce dernier son. Elle n’espérait même plus trouver à boire, la seule chose qu’elle désirait c’était retourner aux bus. Pourquoi n’avait-elle pas fait comme le petit poucet pour retrouver son chemin ? A présent, c’était elle-même qu’elle maudissait.

    Persistant dans sa marche (pas question qu’une bête sorte d’un buisson et la mange), elle se rapprochait inconsciemment vers le bruit d’eau. Trébuchant encore une fois, elle se releva en pestant d’avantage mais elle fut coupée dans son élan par un certain « - eh oh ! ». Sursautant, elle manqua de perdre l’équilibre mais parvint à le conserver par miracle. Apeurée, elle fit un pas de plus et regarda autour d’elle en faisant un petit tour sur elle-même. Bientôt elle aperçut un cours d’eau et en levant les yeux, ce fut une sublime cascade qui s’offrit à elle. Légèrement suspecte mais l’esprit embrumé, elle se dirigea vers cette dernière oubliant presque la voix qui avait appelé. Mais en approchant, la jeune fille remarqua une autre personne, un peu plus loin. D’abord, elle s’arrêta, suspecte. Puis, reconnaissant la personne, elle s’en approcha. Il s’agissait d’une fille de son école, une certaine Alice. L’adolescente l’avait déjà croisé dans les couloirs sans pour autant vraiment lui parler mais, dans le bus, elle avait eu le temps de faire un peu connaissance. C’est d’ailleurs de cette manière qu’elle avait apprit le nom de la blondinette. Arrivant derrière elle, elle doutait que la jeune fille l’ait remarqué. Elle s’écria alors en accélérant le pas pour la rejoindre :

      AMARYLLIS - « Alice ! »

    Elle finit alors par arriver à la hauteur d’Alice, un léger sourire aux lèvres, rassurée d’avoir retrouvé quelqu’un qu’elle connaissait.


Dernière édition par Amaryllis Brightberry le Sam 3 Jan - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }   Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } EmptyMer 31 Déc - 16:34

    D’abord, rien ne répondit à mon appel, qui ressemblait presque à une supplication tant j’étais à bout. Je fermai les yeux et me relevai en m’appuyant sur l’arbre, dont l’écorce rugueuse me brulait la paume. Une fois debout, je scrutais l’horizon comme si quelque chose allait mystérieusement apparaitre devant moi. Mais bon sang, à quoi je m’attendais ? Comme si quelqu’un allait apparaitre devant moi, comme par magie. Il fallait que je me rende à l’évidence : j’étais totalement perdue, et personne ne s’aventurerait jusqu’ici. Il n’y avait que moi qui étais assez bête pour marcher, encore et toujours, sans relâche, pour arriver ici, milieu de nulle part. Aucun étudiant n’aurait été assez débile pour le faire. Et puis, qu’est ce que ça pouvait être d’autre ? On n’était pas dans un Disney, les sept nains n’allaient pas apparaitre. Alors, mon cœur se serra à la pensée que c’était un animal. Après tout, qu’est ce que je savais de cette île ? Rien. Autant que les autres quoi. Rien du tout.

    Jétendis alors des pas plus distinctement. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Cependant, j’étendais le frottement d’un jean. C’était donc un étudiant, du moins y avait-il de fortes chances pour que ce soit le cas. Moi qui avait commencé à déliré. Peut-être avais-je tourné en rond et n’étais-je pas si loin que ça des bus ? Ou encore, quelqu’un d’autre c’était aventuré aussi loin que moi, pour une raison quelconque. Bien sur, moi j’étais arrivée jusqu’ici parce que je m’étais perdue, en voulant suivre les autres, imbécile que j’étais. Mais peut-être que quelqu’un s’était volontairement amené ici. J’entendis mon nom prononcé au moment exact ou je vis une silhouette menue à mes côtés. « Amaryllis ! » Mon soulagement était grand de la voir. Enfaite, n’importe quel étudiant, j’aurai été heureuse de le voir. Mais là, c’était quelqu’un qui venait de la même école que moi, avec qui j’avais sympathisé dans le bus. Une tête légèrement familière, qui me rassurait dans cet univers totalement étranger et qui semblait à tout prix vouloir me détruire. Mais la je devenais parano. Un soupir de soulagement s’échappa de mes fines lèvres tandis que mes épaules s’affaissaient, comme si je venais de reprendre mon souffle. Bonne comparaison, non ?

    Après la joie de la voir, je lui adressais un sourire avant de me demander ce qu’elle faisait là. J’étais persuadée à nouveau que nous étions loin des atroces cars jaunes, et donc de la plupart des élèves. Aucun bruit de conversation ne venait à me oreilles, rien du moins qui ne soit pas couvert par la chute d’eau. J’avais marché plus d’une heure, ça devait donc être de même pour ma camarade, sauf si elle avait emprunté un autre chemin. D’ailleurs, c’était un mot un peu trop grand. Ici, il n’y avait que des sentiers de terre, qui se différenciaient à peine du reste. En y repensant, je me demandais d’ailleurs pourquoi il y avait des sentiers, si mince, boueux et imperceptible soient ils, dans une île déserte. C’était un peu déplacé, non ? Mais je revins donc à Amaryllis. Sa tenue me démontrait qu’elle aussi avait marché un bon bout de temps. Son pantalon était dans le même état que le mien, et son visage aussi, griffé à différents endroits. Au trou à son genou, je pus constater que les racines ne l’avaient pas épargné. Même si j’étais désolée, autant pour elle que pour moi, je ne pus m’empêcher d’être un peu soulagée à l’idée que je n’étais pas spécialement maladroite, que les racines avaient joué des tours aux autres. Sentiment totalement déplacé en la circonstance, vous en conviendrez. « Tu t’es perdue ? » Ma voix était sèche et je toussai pour m’éclaircir la gorge. C’était comme ci je me réveillai. Ca faisait plusieurs heures que je ‘n’avais pas parlé, puisqu’avant même de me perdre, nous ne pipions pas mot, mes camardes et moi.
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Amaryllis Brightberry
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MessageSujet: Re: Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }   Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } EmptyVen 2 Jan - 18:54


    Qu’est-ce qu’elle avait pu être rassurée de voir un visage familier… enfin autre chose que des arbres, des buissons et ces saletés de racines qui semblaient lui en vouloir ! Pourtant, elle ne s’arrêta que quelques secondes à la hauteur de la jeune anglaise. Du moins, assez de temps pour l’entendre souffler son prénom comme elle-même l’avait fait quelques instants plus tôt. Ses yeux rivés vers les chutes d’eau qui coulaient à côté d’elle, elle ne parvint pas à résister plus longtemps. Elle racla une dernière fois sa gorge sèche et courut presque jusqu’à la rive.
    Elle dut se retenir pour ne pas plonger dedans la tête la première car même si c’était très tentant, elle ne voulait pas qu’Alice la prenne pour une folle même si c’était déjà probablement le cas car dans leur école, la réputation d’Amaryllis - malgré le fait qu’elle soit populaire - n’était plus à re-faire : tout le monde savait qu’elle agissait toujours bizarrement. Il aurait été grotesque de penser qu’Alice ne soit pas au courant de ce qu’on disait de l’adolescente mais cette dernière, peut-être un peu trop dupe ou trop niaise, espérait toujours que les gens ne la trouvent pas trop à côté de la plaque. Bien sûr, elle se moquait de ce qu’on disait à sujet mais il lui était déjà arrivé que des gens qu’elle venait de rencontrer se mettent à parler en Martien sous prétexte qu’elle les comprendrait mieux. Oui, après on ose dire que c’est elle qui est barge. Néanmoins, dans le bus, durant le trajet, Amaryllis avait eu l’occasion de s’assurer que la blonde qu’elle venait de retrouver ne faisait pas partit de ces gens-là.

    Bref, une fois qu’elle fut proche de l’eau, elle s’accroupit et commença à s’abreuver. A la première gorgée, sa gorge se serra mais ça ne l’arrêta pas pour autant. Ce qui la stoppa net par contre, fut d’entendre la voix de la jeune fille dernière. Se redressant, elle s’essuya la bouche du revers de la manche de son tee-shirt (à manches longues donc), oubliant le fait qu’il ne soit pas très propre, au contraire. Elle se tourna ensuite vers son interlocutrice pour lui répondre. A présent, son sourire était plus franc et plus large ce qui pouvait paraitre suspect vu la question qu’on venait de lui poser mais Amaryllis était trop contente de ne plus avoir la gorge en feu qu’elle ne grimaça pas en réalisant qu’Alice avait sans doute raison. Elle finit par déclarer :

      AMARYLLIS - « Nàh pas vraiment, je voulais visiter un peu les lieux et je me suis retrouvée ici en recherchant l’endroit où les bus étaient… (elle fit une légère pause avant de reprendre, sentant le regard insistant d’Alice) Ok, j’avoue. Je suis pommée. »

    Légèrement honteuse, elle détourna son regard vers la cascade en pivotant légèrement sur le côté puis sur la forêt. En y réfléchissant, ce n’était peut-être pas la pire des choses qui leur soit arrivé depuis qu’ils s’étaient réveillés. A cette pensée, une vision horrible lui revint : les corps des professeurs et chauffeurs à côté des bus, inertes et gisant dans une flaque de sang. Un vrai carnage que la demoiselle avait essayé de regarder le moins possible mais il y en avait tellement que c’était difficile de ne pas tomber dessus, par accident. Cette image crispa son visage en une grimace qu’elle chassa aussi vite que ces pensées macabres d’un vif mouvement de la tête. Pour tenter de les garder loin d’elle, elle reporta son attention sur sa camarade, tentant - tant bien que mal - de retrouver un semblant de sourire.
    Puis, elle l’observa - ce qu’elle n’avait pas encore prit le temps de faire étant trop obsédé par l’eau dont elle avait besoin. Elle était dans un état aussi pitoyable qu’Amaryllis. Les cheveux en bataille, sa peau griffée, ses vêtements étaient presque en lambeau.

    Cette vision la fit rire, pendant une fraction de seconde. Même si elle ne se voyait pas, elle doutait d’être dans un meilleur état que le sien mais surtout, elle ne pouvait s’empêcher de s’imaginer ce qu’Amaryllis appelait des " poufs " dans une telle situation. A tous les coups, ces dernières auraient été parties se jeter du haut de la cascade pour tenter de mettre fin à leurs jours pour la seule raison qu’elles n’auraient jamais voulu qu’on les voit dans un tel état.
    Amaryllis, elle, était tout le contraire de ce genre de personne… surtout vu le nombre de fois où elle était arrivée avec la coupe du réveil en cours, elle n’était plus à ça près. De plus qu’étant du genre casse cou, elle était toujours la première à partir à l’aventure et à revenir dans un piètre état, ce qui lui valait quelques réprimandes de son père. Mais il faut l’avouer : aujourd’hui, elle avait gagné la timbale. Une chance que son géniteur ne fut pas là à la regarder, sinon je vous raconte pas le sale quart d’heure qu’elle aurait passé. Dévisageant presque Alice de haut en bas, elle se rendit bientôt compte que son regard se faisait pesant alors, presque aussitôt, elle reprit un air plus quotidien et normal avant de reprendre la parole :

      AMARYLLIS - « Toi aussi à première vue... T’as une idée d’où on est ? »
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MessageSujet: Re: Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv }   Si nous ne sommes pas tous perdants, nous sommes tous perdus ... [Pv } EmptyMer 7 Jan - 18:42

    Elle eut exactement le même reflexe que moi. La vue de l’eau la fit se dépêcher, pour s’y rendre et s’accroupir au bord. Boire. Tenter de faire cesser cette brulure à la gorge, et dans tout notre corps d’ailleurs. Parce que nous voulions pouvoir avaler notre salive, parler même. Elle venait comme un minimum d’espoir aussi. Que peut-être tout n’était pas désert. La présence d’eau assurait après tout notre survie momentanée. Et nous informait aussi qu’il se pouvait que certains fruits et autres légumes vivent sur cette île. Suffisant d moins pour pouvoir y rester quelques temps. Cette pensée là, moi, me rassurait. Parce que je n’avais pas prévue de rester ici plu de quelques jours. On n’était pas dans un film ou dans un livre, mais dans la vie réelle, celle ou il se passe des choses concrètes et vraies. Donc, on allait bien se mettre à chercher des centaines d’enfants – ou adolescents, c’était le mot – disparus. Et, comme cette île ne pouvait pas se trouver nulle part, on nous retrouverait. Et on comprendrait comment cela c’était passé. C’était tout ce que je voyais dans ma tête. Pourtant, ça n’allait pas. Bien que je veuille me convaincre de ça, je savais qu’il y avait u problème. Tout ne pouvait pas marcher. Je le sentais, au fond, que ça ne marcherais surement pas comme ça. Sinon, je n’aurais pas eu cette boule à l’estomac, j’aurais pus sourire normalement, non ?

    Je lui laissais le temps de se désaltérer avant de me fournir une quelconque réponse. Comme je l’avais déjà dit, je savais tout le bien que ça faisait. Elle semblait comme une survivante, qui venait de traverser le désert. En même temps, à part les arbres, cette île avait toute les caractéristiques pour être considérée comme déserte. Elle but directement, sans prendre le temps de goûter l’eau. Comme je la comprenais à cet instant. Moi non plus, je n’avais pas fait de chichi avec l’eau. Il y a un moment ou il faut bien s’arrêter. C’était surement le bon. Finalement, quand Allis eut fini de s’abreuver, elle se redressa, car elle s’était accroupie pour boire et se tourna vers moi. Le tout bien sur après s’être essuyé la bouche dans son tee-shirt. Ce geste me rappela moi, quelques minutes plus tôt a peine. Elle me répondit finalement avec une esquisse de sourire. Au départ, elle me dit qu’elle ne s’était pas perdue. Visiter les lieux, tu parles. Mais la crus-je vraiment ? Je l’ignore. Mais je me sentis en tout cas moins bête quand elle avoua, après un cours instant de pause, qu’en réalité elle était effectivement perdue. Comme moi, et comme tous les adolescents de cette île, dans un sens plus général. Mais nous, nous l’étions vraiment. Paumées les deux miss !

    En parlant de nous deux, nous n’étions pas réellement le genre de personnes qui trainent ensemble. Là ou j’avais un cercle d’amis plutôt fermé et assez sélecte, Amaryllis trainait avec pas mal de gens, et faisait des choses assez folles. Ainsi, sa réputation n’était plus à refaire. La mienne non plus d’ailleurs, même si c’était moins … Enfin bref, j’étais moins cataloguée. L’amie de tout le monde, comme on disait. Pourtant, je ne donnais pas gratuitement mon amitié. Seulement, je n’avais pas vraiment d’ennemis, et j’étais comme qui dirait plutôt populaire. Allez savoir ce que ça m’a apporté, appart quelques chagrins d’amour de plus que les filles qui ne l’étaient pas. Ce n’était pas mon genre de juger les gens, et, de ce que je savais d’elle, mon interlocutrice n’était pas la pire personne avec laquelle se perdre dans la forêt. Mais y avait-il vraiment un personne avec qui il était sympathique de faire ça ? J’n doute, malheureusement.

    Elle ne se décidait pas à parler, se contentant de me regarder de haut en bas. J’eus soudain conscience de mon état, pour de bon. Catastrophique. C’était le même que le sien, et je savais que plusieurs autres élèves devaient être aussi pitoyables que nous. Mais, s’il y a de ça trois semaines, on m’avait dit qu’un jour je me montrerais ainsi devant quelqu’un que je connaissais à peine, je crois que j’aurais bien ris. Pourtant, c’était bien le cas. Mais, depuis que nous étions arrivés ici, ma vision de la normalité avait pris un sacré coup, et s’était plutôt bien remodelée. Ou du moins d’une manière étrange. Finalement, la jeune fille ouvrit la bouche, pour constater que j’étais moi aussi perdu. A bout de force, je lui fis signe que non. « Comme toi, j’suis totalement paumée. Je n’ai aucune idée de l’endroit où l’on est, si ce n’est prêt d’une cascade. Je suis morte de faim et de fatigue, je peux à peine poser le pied par terre, j’ai chaud, j’ai des piqures partout, la peau qui crame. J’en peux plus. » A vrai dire, je n’avais pas prévus de me décharger comme ça sur elle. Il ne manquait plus qu’a aller chercher les jupes de ma mère. Mais là, vraiment, j’étais à bout, complètement. Physiquement et mentalement. Alors forcément, la première personne que je voyais, je craquais. Et d’ailleurs je m’en voulais de lui dire ça. Amaryllis s’était simplement égarée, elle n’avait nullement envie d’entendre mes jérémiades, elle devait aller assez mal comme ça.
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