&_OMG ! That's cold ! { PV PETER.

$&_OMG ! That's cold ! { PV PETER. 33919403$

PLIC. PLAC. PLOC.

A chaque goutte qui tombait sur elle, cette fragile feuille tombée d'un arbre tremblait. Puis cette goutte glissait sur la feuille, irrésistiblement attirée par le sol sous elle. Une fois qu'elle l'avait atteint, elle était lentement absorbée par lui. Le sol avait soif. Quoi de plus nomal, c'était du sable.

Dolores plissa ses yeux ambrés, brouillant un instant l'image hypnotisante de cette feuille posée à quelque centimètres d'elle, juste devant son abri. Son abri qui lui, se trouvait tout en haut de la plage. La jeune demoiselle, encore ensommeillée, se laissait doucement réveiller par la nature autour d'elle. Par cette feuille, par un oiseau qui plus loin chantait, et par le roulis des vagues, qu'elle pouvait apercevoir depuis là où elle se trouvait. Repoussant une mèche brune qui lui obscurcissait la vue, Dolores suivit un instant des yeux un oiseau dans le ciel. Elle ne connaissait pas le nom de cet oiseau. Qu'importe, après tout ? Il lui était vraiment plaisant de le regarder. En voyant le volatile faire pirouette sur pirouette dans le ciel, l'adolescente – ou plutôt l'adufante, comme ils disaient ici – eut une irrésistible envie de gambader, elle aussi. Ni une, ni deux, elle se redressa, manquant de heurter le « toit » de sa frêle maison. Elle n'était pas très haute, mais assez spacieuse. Du moins assez selon ses goûts. Mais sûrement pas assez pour les autres adufantes habituées à avoir de la place et à vivre dans un luxe ostentatoire. Pour Miss Veccino, qui s'habillait après avoir étendu une couverture devant l'entrée de son chez elle, le luxe c'était de pouvoir se réveiller en entendant le ressac de la mer. Elle sourit largement. Cela allait encore être une belle journée à Nerverland.

Dolores savait qu'elle était l'une des rares personnes parmi les adufants à être ravie d'être ici. Beaucoup aspiraient à retrouver leurs maisons, leurs familles... La jeune italienne comprenait cela, et ne leur en voulait guère. Quant à elle, elle se trouvait fort bien à Neverland, et n'avait guère envie de partir. Elle trouvait l'endroit réellement magique. A juste titre, d'ailleurs. Depuis qu'elle avait assisté à un repas des enfants perdus, elle avait été tentée de renouveler l'expérience. De faire apparaître des plats, j'entends. Et croyez-le ou non, elle avait réussi. Oh, pas de grande fricassée de poulet, de plats gargantuesques... Mais de la nourriture quand même. C'était assez commun quand on arrivait à Nerverland. Par la suite, les enfants perdus parvenaient à créer plus d'aliments, ou même d'autres choses. Les enfants perdus, j'ai dit. Pas les adufants... A l'âge qu'elle avait, Dolores aurait déjà dû être incapable de faire apparaître le moindre bonbon. Mais cela, elle ne le savait pas. Elle avait juste essayé, et réussi. C'était aussi simple que ça. De son point de vue, du moins. Dolores, qui savait autant écouter que parler, avait entendu dire que Neverland était sujet à quelques problèmes. Cela l'inquiétait un peu, et elle avait pour projet d'adresser prochainement la parole à une fée pour savoir si elle pouvait se rendre utile. La tête de l'adolescente émergea du t-shirt qu'elle était en train d'enfiler. Si certains de ses camarades conquis par Neverland en avaient adopté le style vestimentaire, Miss Veccino ne s'y était pas encore résolue. Légèrement coquette, elle continuait de s'habiller avec les habits qu'elle avait emmenés. * J'ai bien fait d'emmener autant d'affaires ! * se dit la jolie brunette en fixant sa valise. Après de courtes tergiversations, elle choisit un short en jean pour s'allier avec son haut simplement kaki. Les chaussures ? Elle n'en mit pas. Ce n'était pas la peine, ici. Tant mieux, ce n'avait jamais été la tasse de thé de Dolores. On ne sait jamais quelle pointure prendre, vous rendez-vous compte ?... Ayant sommairement réorganisé son ' campement ', Dolores décida d'aller voir du côté du fleuve qu'elle entendait couler, quelque part par...

« Là ! »

T oute fière de sa découverte, la demoiselle s'approcha du cours d'eau qu'elle avait mis quelques minutes à dénicher. Balayant du regard les alentours, Dolores se rendit compte qu'elle avait dû s'enfoncer un peu dans la forêt. Elle se représenta mentalement le parcours qu'elle venait de faire, afin d'être certaine de ne pas l'oublier. C'était une des qualités de l'italienne ; elle avait un très bon sens de l'orientation. Une fois qu'elle avait trouvé un endroit, elle se souvenait du chemin pendant très longtemps. Encore fallait-il trouver le chemin, ceci dit. Ses yeux sombres pétillants d'excitation, la jeune fille s'accroupit au bord de l'eau, puis plongea sa main droite dedans. Bien que fraîche - nombre d'adufantes auraient hurlé que tant de froid allait abîmer leur peau – l'ondine était pure et transparente. Il n'en fallait pas plus à Dolores pour se décider. L'intrépide brunette retira son t-shirt puis son short, dévoilant un maillot deux-pièces noir simple mais seyant. Sa peau, déjà bronzée naturellement, avait pris une jolie teinte dorée depuis qu'elle était arrivée. Souriante, comme à son habitude, Dolores sauta dans l'eau après avoir humidifié sa nuque (on ne chasse pas les vieux réflexes...). Le contact de l'eau très fraîche lui arracha un cri, qu'elle ne chercha pas à retenir. Elle avait l'habitude d'être spontanée, et ce n'était pas un voyage au Pays Imaginaire qui allait la changer. Bien au contraire... Après s'être émergée complètement, l'adufante fit quelques brasses, savourant la chaleur du soleil sur sa peau. Il n'était pas tard, et le soleil était déjà haut. Enfin, il lui semblait qu'il n'était pas tard. Qui savait l'heure, à Neverland où le temps ne compte pas

?

L

-Saloperie de radio !

-Mais puisque je te dis que je n’aime pas Matthew ! C’est toi le seul qui compte !

-Il fait beau, aujourd’hui !

-Il faut qu’on trouve de l’aide ! On doit rentrer !

-Je vais aller me recoucher, je ne me sens pas bien…

-Encore une semaine et je n’aurais plus de maquillage !

-Je déteste ce pays.

-Pas de réseau…

AAAAAAAH....

Q u'il était bon de nager dans de l'eau pure... Sans le chlore corrosif d'une piscine bondée, sans avoir à s'arrêter tout les 10 mètres à cause d'une personne devant soi... Non, franchement, du point de vue de Dolores à ce moment précis, il n'y avait rien de mieux au monde. Enfin, il y avait peut-être, sûrement quelque chose de mieux, mais elle ne le connaissait pas. Alors, plutôt que de se lamenter sur ce qu'elle n'avait pas, la demoiselle profitait avec délices de ce qui était à sa disposition. Après avoir effectué quelques longueurs -ou largeurs, allez savoir- l'adufante, les yeux clos et un sourire aux lèvres, se laissait flotter sur le dos. Parfois, une feuille tombée d'un arbre dans l'eau froide venait chatouiller une parcelle de sa peau, parfois c'était un poisson qui venait l'effleurer. Dolores dérivait lentement, s'éloignant chaque minute un peu plus de l'endroit où elle s'était immergée. Elle songeait à revenir à son point de départ -dont elle n'était, en réalité, pas très loin- lorsqu'une succession de bruits lui fit redresser la tête. Il semblait à l'ancienne citadine qu'elle avait entendu un bruissement de feuilles, suivi... d'un cri. Un cri bref, si bien qu'il aurait été impossible à Dolores de reconnaître la personne si elle l'avait connu. Ses sourcils se fronçant avec lenteur, Miss Veccino se redressa, ses pieds allant rencontrer le fond du fleuve, puisqu'elle était tout près du bord. Ni une ni deux, la jeune fille sortit de l'eau, ne frissonnant nullement sous l'effet du choc thermique. Elle n'avait pas que ça à faire, voyez-vous. En effet, elle scrutait avec acuité les arbres autour d'elle. A qui pouvait-elle bien avoir à faire ? A un pirate malintentionné ? A un adufant voyeur ? Des deux possibilités Dolores n'aurait su dire laquelle était pire. Elle était seule, en maillot de bain minimaliste, au bord d'un fleuve, sans armes ni amis pour la secourir, mais elle ne se démonta pas pour autant. Bien au contraire. Se haussant sur la pointe des pieds pour essayer de voir la cime de l'arbre qu'elle observait, elle dit avec véhémence :

« C'est toi Andrew ? Parce que si c'est toi, tu ferais mieux de déguerpir, et vite fait ! Je n'ai pas de saladier de ponch sous la main, mais je n'ai pas besoin de ça pour te ridiculiser ! »

D olores s'approcha de l'arbre d'où étaient venus les bruits, elle en était à présent sûre. N'hésitant qu'une seconde, elle prit une rapide décision. Sa main gauche alla chercher une branche placée un peu plus haut que sa tête, et son pied droit prit appris sur une irrégularité dans le bois. Oui, vous avez deviné. Elle était bien décidée à grimper. L'ascension ne lui faisait pas peur, elle avait pratiqué l'escalade au secondaire, et depuis qu'elle était ici sa forme physique était bien meilleure. Elle était curieuse de savoir qui elle trouverait en haut, et nullement inquiète puisque, après tout, si ç'avait été quelqu'un de malintentionné, il ou elle serait déjà descendu(e) pour l'affronter. Et si ç'avait été le cas... Cela ne servait à rien d'y penser, conclut Dolores, puisque ce n'était pas le cas. Se concentrant uniquement sur ses prises, la brunette continua sa progression, jetant de temps un coup d'œil vers son objectif, j'ai nommé le sommet de l'arbre. Après quelques efforts -qui, aux yeux de Peter ou de n'importe quel enfant perdu devaient sembler dérisoires, et aux yeux des adufants, insurmontables- la jeune italienne arriva en vue de... quelque chose de vert... d'un vert plus clair que celui des arbres. Cette masse verte bougeait. Etait-ce une bête sauvage ? Une plante qui se mouvait ? Intriguée, Dolores décida de monter encore, mais cette découverte l'avait tellement déconcertée que, déstabilisée, elle manqua la prise qu'elle visait pour sa main gauche. Elle perdit alors l'équilibre, et la loi implacable de la gravité fut mise en pratique... Jusqu'au moment où notre infortunée adolescente réussit à s'accrocher à une branche plus solide que les autres. Elle s'y hissa, s'adossant par la suite au tronc de l'arbre afin de se remettre de ses émotions. * Accidenti ! Quelle sacrée chute j'aurai fait ! * pensa Dolores en se penchant au-dessus du vide. Furieuse d'être tombée, à la fois inquiète et curieuse de qui se trouvait en haut, Miss Veccino s'exclama :

« Eh, vous, là-haut ! Je sais pas qui vous êtes, mais franchement, c'est pas très gentil de donner des sueurs froides pareilles aux gens ! Descendez un peu, qu'on s'explique ! »

L es muscles de ses bras endoloris -elle avait dû les contracter au maximum pour parvenir à se retenir à une branche- Dolores songea en gémissant qu'il y avait cinq minutes à peine, elle était tranquillement en train d'apprécier le contact de l'eau froide et la chaleur du soleil... C'était pourtant une journée qui avait bien commencé... Sa curiosité toujours en éveil, Dolores se demanda pour la énième fois ce qui pouvait bien se trouver en haut de cet arbre. C'est vrai quoi, mince, elle avait envie de savoir !

P

- C'est toi Andrew ? Parce que si c'est toi, tu ferais mieux de déguerpir, et vite fait ! Je n'ai pas de saladier de ponch sous la main, mais je n'ai pas besoin de ça pour te ridiculiser !

- Eh, vous, là-haut ! Je sais pas qui vous êtes, mais franchement, c'est pas très gentil de donner des sueurs froides pareilles aux gens ! Descendez un peu, qu'on s'explique !

- B...Bonjour... Je m'appelle Peter Pan. Désolé de t'avoir fait peur...

OH ! UN NAIN VERT !

T elle fut la première pensée de Dolores lorsque devant elle apparut la cause de sa chute. Elle réalisa ensuite qu'il s'agissait d'un enfant de petite taille, habillé en vert et portant un sabre à la taille... La seconde pensée de l'adufante fut pour la manière dont le nain vert était arrivé jusqu'à elle. En se laissant tomber... Avec lenteur puis, plus rapidement ! A la fois curieuse et inquiète, la jeune italienne ne put réprimer un mouvement de recul instinctif. Qui était d'ailleurs uniquement causé par l'instinct, puisqu'en réalité, elle avait plutôt envie de mettre son visage sous le nez du petit bonhomme, afin de pouvoir mieux l'examiner. Mais, sait-on jamais... Il pouvait être un pirate... Hihi, un mini-pirate, comme c'était drôle ! Dolores réprima le rire qui montait en elle, désireuse de ne pas froisser l'individu qui se tenait devant elle. Et qui, malgré une apparente timidité, se présenta avec aplomb. Le chou s'excusa même de l'avoir effrayée ! Les yeux encore pétillants d'excitation à cause l'excursion maladroite qu'elle venait de faire, l'adufante observa son interlocuteur... Soudain, la demoiselle fit le lien entre l'enfant devant elle et ce que lui avait dit certains enfants perdus. Il y avait peu de chances qu'il y ait deux Peter Pan à Neverland. Dolores avait donc devant elle le « chef » des enfants perdus. Même si, d'après ce qu'on lui avait dit... Oh, peu importe !

« T'es trop mig... ! »

S e rendant compte qu'il y avait de fortes probabilités pour que Peter lui tienne grief de ce qu'elle allait dire, Miss Veccino bifurqua vers une voie moins dangereuse. Et après l'instinct sauvage, l'instinct de la citadine refit bêtement surface... Quel idiot, personne ne l'avait invité, celui-là ! Se rendant à peine compte de ce qu'elle faisait -après tout, elle avait l'habitude de réfléchir après avoir agi – la brunette tendit la main à Peter et dit :

« Enchantée ! Je suis Dolores Vecc... »

A mi-chemin de sa phrase, Dolores se rendit encore compte qu'elle n'avait toujours pas choisi la meilleure manière de répondre à l'enfant perdu. Et puis, elle n'avait pas envie de se présenter avec son nom de famille... La famille, pour elle, cela ne représentait pas grand-chose. Énervée de se conduire comme une cruche professionnelle, la demoiselle secoua ses boucles brunes un instant, comme pour remettre ses idées en place, puis, remballant sa poignée de main, dit de sa voix la plus joviale:

« Salut ! Ce n'est pas grave pour tout à l'heure, j'ai pas vraiment eu peur... Je suis contente de te connaître, Peter, moi c'est Dolores ! »

M algré tout ravie de faire la connaissance d'un enfant perdu -et même de faire une nouvelle rencontre- la jeune italienne sourit largement et avec naturel à Peter qui se trouvait face à elle. Bon ok, après ce qu'il venait de voir, il la prendrait peut-être pour une folle, mais bon elle avait l'habitude. Et puis, tout espoir n'était pas perdu... A dire vrai, Dolores espérait bien que Peter réagirait différemment des adufants. Attendant une réaction de la part ~~du nain vert~~ du chef des enfants perdus, elle s'installa un peu mieux sur la branche qui l'avait accueillie -contrainte et forcée !- et ôta une écharde de l'arbre de sa jambe gauche. Tout ceci sans sourciller ni quitter Peter des yeux.

L

- T'es trop mig... !

P

- Enchantée ! Je suis Dolores Vecc...

E

- Salut ! Ce n'est pas grave pour tout à l'heure, j'ai pas vraiment eu peur... Je suis contente de te connaître, Peter, moi c'est Dolores !

U

- Moi aussi, je suis content de te connaître.

D

- Les adufants sont rarement seuls si loin de leur camp... Tu n'as pas d'amis ?

L

E lle l'intriguait. C'était sûr, cela se lisait sur ses traits et se voyait dans son comportement. Elle lui faisait même peut-être un peu peur ? Si cela se trouvait,elle était la seule adufante à qui il avait adressé la parole, et par conséquent certaines des coutumes du monde réel -qu'elle n'avait pu s'empêcher de reproduire- l'étonnait au plus haut point. Dolores ne pouvait guère en vouloir à Peter, aussi ne lui tint-elle pas grief d'avoir reculé d'un pas brusque et regardé sa main comme si c'était la première fois qu'il en voyait une. Au contraire, un sourire étira ses lèvres fines, et elle le trouva encore plus mignon. Sauvagement mignon, pensa-t-elle, ses yeux plissés seuls démontrant de l'hilarité que cette remarque pour elle-même provoqua. Lorsque Dolores prononça sa troisième phrase -et enfin la bonne !- Peter la comprit bien entendu beaucoup mieux. Un sourire se peignit alors sur ses lèvres, tandis qu'il la détaillait un peu, comme pensif. Éprouvant pour une fois de la réserve -elle ne voulait pas que le petit garçon refuse de lui parler suite à une bourde de sa part- l'adufante ne demanda pas à Peter la raison de cet examen et de cette réflexion si soudaine. Elle préféra le détailler à son tour. Elle nota ses cheveux légèrement en bataille et ses habits en mauvais état qui semblaient de mise chez les enfants perdus. Bien que parfaitement en phase avec les idées des habitants de Neverland, la demoiselle ne pouvait se résoudre à adopter leurs habitudes vestimentaires. Elle était bien trop coquette pour cela. Quoiqu'un habit de pirate lui irait peut-être pas trop mal... Elle se faisait cette réflexion lorsque soudain, la voix de Peter parvint à ses oreilles, la tirant de ses pensées.

« Moi aussi, je suis content de te connaître. »

S uivie d'un grand sourire, cette réplique fit grandement plaisir à Dolores. Extravertie et très sociable, elle n'aimait rien plus que se faire ses amis. Enfin, ça et se dépasser. Toute à sa joie, elle n'observa pas en détails Peter. Peut-être aurait-elle alors découvert que le garçon gardait certaines réserves. Comme tout le monde, certes, mais sûrement un peu plus. L'italienne planta à nouveau son regard ambré dans celui de Peter, souriant pour rien certes, mais avec sa spontanéité qui lui était si habituelle. Avant qu'elle n'en vienne à chercher quelque chose à dire, Peter la devança. Avec des accents juvéniles absoooolument craquants, l'enfant perdu demanda à Dolores ce qu'elle faisait seule si loin de son camp en avançant que jamais les nouveaux habitants de l'île ne se baladaient seuls. N'avait-elle donc pas d'amis ? Bien loin de penser que cela puisse être un quelconque examen, Miss Veccino haussa un sourcil amusé, pas le moins du monde vexée par l'interrogation de Peter. Elle répondit sans plus attendre :

« Si, j'ai des... elle buta sur le mot. Des amis, appelons-les comme ça. Cependant, à part une personne, il n'y en a aucun à qui je tiens vraiment, de la même façon qu'il n'y en a aucun qui tienne vraiment à moi. J'aime bien passer du temps avec les autres, mais des fois je préfère être seule. Et je m'amuse tout autant ! La solitude, ça m'aide à réfléchir, aussi... »

S e rendant soudainement compte qu'elle avait pour ainsi dire fait tout un discours, la jeune fille eut un sourire gêné. Elle aimait tant parler que des fois le flot de ses paroles l'emportait, et elle laissait sur la rive ses interlocuteurs. Dolores espérait qu'elle n'avait pas semé Peter dans la discussion, et qu'elle ne l'avait pas ennuyé avec sa réponse. Cette inquiétude ne dura qu'un instant, après lequel elle le regarda de nouveau dans les yeux, et avec un sourire elle demanda :

« Et toi, pourquoi tu es seul ? Les enfants perdus aussi sont rarement seuls, non ? »

S a question un peu ironique sans être méchante -l'on sait déjà que Dolores adorait taquiner et embêter le monde- posée, la brunette regarda avec attention Peter, curieuse de voir sa réaction autant qu'elle l'était d'entendre sa réponse. Cette discussion la changeait agréablement des monologues des adufantes sur leur vernis à ongles qui selon elles n'allaient pas avec leur teint...

S

- Si, j'ai des... Des amis, appelons-les comme ça. Cependant, à part une personne, il n'y en a aucun à qui je tiens vraiment, de la même façon qu'il n'y en a aucun qui tienne vraiment à moi. J'aime bien passer du temps avec les autres, mais des fois je préfère être seule. Et je m'amuse tout autant ! La solitude, ça m'aide à réfléchir, aussi...

P

- Et toi, pourquoi tu es seul ? Les enfants perdus aussi sont rarement seuls, non ?

L

- J'aime bien passer du temps avec les enfants perdus, mais parfois, j'aime bien être seul, aussi.

E

- Je peux aller de les chercher, si tu veux.

[HS : Désolé, c'est pitoyablement nul. u_u]

E lle s'en serait douté. Le petit garçon devant elle se posait mille questions sur ses agissements, si différents de ceux qu'ils auraient dû être -au vu de son âge et de son appartenance au monde réel. S'il était si étonné qu'elle soit ainsi, peut-être même, rebuté, il ne méritait peut-être pas sa confiance. Dolores était plutôt du genre à accorder d'emblée sa confiance aux gens. Elle savait cependant la leur retirer quand elle le jugeait bon. Elle n'était pas si naïve qu'on aurait pu le dire. Elle croyait juste en la bonté humaine, c'était tout. Et ce malgré l'abandon qu'elle avait subi à sa naissance. C'était parce qu'elle avait directement eu confiance en Peter -son modus operandi habituel renforcé par une sorte d'instinct- qu'elle lui avait parlé à coeur ouvert, sans rien lui cacher. Après s'être livrée sans aucun tabou, Doores avait marqué une courte pause. Durant celle-ci, elle avait cherché quoi dire, certes, mais elle n'en était pas moins restée attentive à ce qui se passait autour d'elle ; c'est ainsi qu'elle remarqua que Peter la détaillait sans vraiment trop de façons. Il ne la regardait pas en coin, mais d'une manière franche et sans détours. Il ne le faisait pas dans le but de l'embêter, mais semblait réellement avoir l'habitude de dévisager et observer les nouvelles personnes qu'il rencontrait. Cette façon d'être soi sans se poser de questions plaisait vraiment à Dolores, se dit cette dernière alors qu'elle prenait à nouveau la parole. La question qu'elle posa ne sembla pas surprendre Peter, mais il était certain qu'elle le dérangeait... Le jeune garçon hésita un instant. Dolores mit ce temps à profit en observant à son tour Peter Pan. Certes, il était de petite taille, mais l'air déterminé qu'il avait sur le visage en aurait dissuadé plus d'un de lui faire une quelconque remarque à ce sujet. Ses yeux n'étaient guère différents des siens, à ceci près que Dolores eut du mal à trouver à l'intérieur cette étincelle si caractéristique des enfants perdus et qu'elle-même avait. Ceci étonna grandement Dolores, qui pour la première fois depuis le début de cette rencontre s'était plongée totalement dans le regard de son interlocuteur. Bien que surprise de ne pas trouver ce qu'elle y cherchait, la demoiselle n'en tira pas de conclusions. Elle était si souvent victime -sans s'en formaliser- des jugements des autres que pour rien au monde elle n'aurait agi de la même manière. Elle apprendrait à connaître Peter petit à petit... La jeune italienne n'avait pas l'habitude d'être patiente, mais en ce qui concernait ses relations, elle ne voulait rien brusquer. Un ami potentiel, c'est précieux !

« J'aime bien passer du temps avec les enfants perdus, mais parfois, j'aime bien être seul, aussi. »

L a réponse de Peter à la question que lui avait posée Dolores fit sortir cette dernière de sa rêverie temporaire. Elle s'amusa de la réponse de Peter, qui était largement inspirée de la sienne, et qui signifiait sans aucun doute « ça, ce ne sont pas tes affaires ! ». La jeune demoiselle comprit rapidement que Peter se méfiait grandement des adufants, les tout nouveaux habitants de l'île. Pour lui, ils ne valaient sans doute pas mieux que les pirates. Miss Veccino haussa un sourcil à cette idée. Etait-elle différente des pirates ? Elle se posa songeusement cette question... Après réflexion, elle conclut que non, elle n'était pas comme les pirates. Peut-être que certains des adufants l'étaient, mais pas elle. Elle aimait trop s'amuser, être insouciante pour cela. Elle était si insouciante que premièrement, elle ne comprit pas pourquoi Peter évita son regard après avoir répondu à sa question. Puis, la jeune italienne comprit que Peter avait certainement quelque chose à cacher. Ou du moins, quelque chose qu'il ne tenait pas à lui dire. Lors d'une habile tentative pour détourner son attention de ce sujet, le jeune garçon montra du doigt les habits de la jeune fille, éparpillés au sol, et lui dit qu'il pouvait aller les lui chercher, si elle le souhaitait. Dolores réprima la réplique qui aurait dû sortir par ses lèvres, réplique qui ressemblait à : « Moi aussi, je peux aller les chercher ». La jeune fille jugea qu'il était plus sage -ou du moins plus prévenant à l'égard de Peter- de répondre :

« Euh... D'accord ! Merci. »

I l ne fallut pas qu'elle en dise plus, que déjà Peter, par un moyen qui était inconnu de la demoiselle, descendit jusqu'au sol. Il récupéra son débardeur kaki et son short en jean, et ceci fait, il revint près d'elle de la même façon qu'il l'avait quittée. En volant, donc. Dolores, qui n'avait pas quitté des yeux le jeune garçon pendant tout ce temps, ouvrit légèrement la bouche sous l'effet de la surprise. Cette expression la faisait paraître encore plus enfantine. Il faut dire que ce que la jolie brunette venait de voir était un quasi-miracle, pour elle. Et l'un de ses rêves passé dans la réalité. En effet, Dolores avait toujours rêvé de voler, et ce depuis qu'elle avait vu pour la première fois un oiseau virevolter dans le ciel. C'était la raison pour laquelle elle regardait Peter comme s'il avait été un ange tombé du ciel... Miss Veccino avait certes déjà vu et entendu parler des enfants perdus qui volaient, mais c'était la toute première fois qu'elle assistait à ce phénomène d'aussi près. Lorsque Peter lui tendit ses vêtements, elle fit un effort pour s'arracher à sa rêverie, et pour prendre ce que lui tendait Peter. D'une façon assez agile, Dolores réussit à se rhabiller dans l'arbre, sans tomber. Elle parvint sans trop de peine à remettre tout d'abord son short, puis son débardeur. Lorsque ce fut fait, de nouveau elle posa son regard sur Peter. Et là, elle n'y tint plus...

« Ouaouuuuh mais c'est trop bien ce que tu viens de faire ! T'as trop de la chnce ! Ca fait longtemps que tu le fais ? Les autres enfants aussi peuvent le faire ? Comment tu fais ? Je peux essayer ? S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaîîîît !!! »

I

« Euh… »

- Ouaouuh… Mais c’est trop bien, ce que tu viens de faire ! T’as trop de la chance ! Ca fait longtemps que tu le fais ? Les autres enfants aussi peuvent le faire ? Comment tu fais ? Je peux essayer ? S’il te plaîîîîît !

R

- Voler ? Oh, c’est facile ! Suffit d’avoir de la poussière de fée ! Mais elles en donnent jamais aux autres, donc je suis le seul à voler.

L

- Je vole depuis toujours, en fait.

S

- Sans fée, tu peux pas voler seule, mais je peux te porter, si tu veux !

E

- D’ici, on voit tout Neverland !

» ~PETER PAN. "-
» ¤} PETER PAN | LINK ? _&
» & | Peter Pan's Interview *
» I love the dreaming when I think of • PV Peter